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Ces pages sont consacrées à l’œuvre d’Olivier Sourisse. Vous y trouverez différentes variations de son écriture (roman, théâtre, poésie, photographie), des entretiens, des billets d’humeur, ses projets et publications hors frontière littéraire.
“L’écriture est une occupation solitaire qui accapare votre vie.
Dans un certain sens, un écrivain n’a pas de vie propre.
Même lorsqu’il est là il n’est pas vraiment là.”

Paul Auster, Revenants
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Mon Labo d’auteur
Dessine-moi une pensée, dit la pluie …

J’ai huit ans
le regard au loin
à travers la vitre, la bruine
et derrière soi, la porte fermée
seul et amoureux de ma solitude

envie de voir personne
pas non plus celle de mourir
ce ciel, ma planche à dessin
devient ma première page blanche
tu diras quoi au loup
celui dans ta tête
quand il te
mangera ?
Hugo Miard dans le Captif
Crédit photo © Antonin Godfryd
donner à manger à l’esprit

je ne suis qu’un mot
dans un paragraphe
une idée qui grandit
et vivra jusqu’à sa mort
Soubresauts du corps en suspens…

L’ombre est sa lumière
dans son écrin de maux
elle est le voile qui l’anime
figeant en équilibre
dans les airs
le regard dans l’aube
de l’autre à la scène

l’autre que vous êtes malgré vous
cet inconnu venu sur son territoire
défoulant l’espace de son doux repos
ô petit sommeil vain

et si vous étiez là
comme une caresse
un charme envoutant
sur sa chair Claire

Si dans la pénombre
vous étiez son réveil
et vos petits pas
les soubresauts de son cœur qui bat
j’ai huit ans
j’ignore encore qui je suis
mais la pluie déjà va me servir de loupe
sur mon monde et le leur, en retour

huit ans et des décennies plus tard
j’ai grandi sans grandir
j’aime toujours la caresse de la pluie
comme des bulles de mots sur ma peau

huit ans et je soupire
huit ans que j’aurais toujours
que j’aurais toujours pour en rire
que j’aurais toujours au-delà de ma vie

j’ai huit ans
j’ignore encore qui je suis
mais la pluie déjà va me servir de loupe
sur mon monde et le leur, en retour

huit ans et des décennies plus tard
j’ai grandi sans grandir
j’aime toujours la caresse de la pluie
comme des bulles de mots sur ma peau

huit ans et je soupire
huit ans que j’aurais toujours
que j’aurais toujours pour en rire
que j’aurais toujours au-delà de ma vie
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